Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau (dermatose) qui a une cause multifactorielle et un pic d’apparition entre 20 et 40 ans. Néanmoins un tiers des cas se déclarent avant 20 ans et un certain nombre avant 2 ans.
Le psoriasis est dû à un dérèglement immunitaire. Une inflammation chronique et exagérée de la peau en résulte, accompagnée d’une surproduction de kératinocytes (cellules protectrices de la kératine qui composent majoritairement l’épiderme).
Une activité accrue des lymphocytes entraîne une augmentation de la production de molécules inflammatoires qui stimulent la prolifération des kératinocytes.
Le délai de renouvellement des cellules épidermiques est de 3 semaines. Dans le cas du psoriasis, il passe à 3 jours.
Mon fils, dans les premiers mois de sa vie, semblait présenter des croûtes de lait. Cependant les croûtes apparaissaient par poussée et sous la forme d’une plaque très délimitée : dans un premier temps une rougeur, puis une inflammation du cuir chevelu et en final des croûtes apparaissaient à leur tour. La sage-femme qui me suivait, également ostéopathe, m’a expliqué que cela ressemblait à du psoriasis. Celui-ci tend à se mettre dans des endroits sous tension : les plus courants sont les coudes, genoux, bas du dos, mais également le cuir chevelu. Dans le cas de mon fils, une séance d’ostéopathie centrée sur le relâchement les tensions et aucune nouvelle poussée n’est survenu. Cependant, depuis quelques temps (un an après), de nouvelles plaques sont apparues en bas du dos.
Mais quelles sont les causes ?
Le psoriasis est une maladie typiquement multifactorielle, où les causes se mêlent et s’entremêlent. Alors essayons de voir un peu plus clair.
Au moins un tiers des personnes présentant du psoriasis ont, dans les générations précédentes, des membres de leur famille présentant des problèmes de peau.
Ce terrain génétique induit une prédisposition à développer du psoriasis en raison d’un système immunitaire plus sensible : le seuil de déclenchement de l’inflammation sera alors abaissé face aux multiples facteurs environnementaux (stress, frottements, modifications climatiques…).
Le facteur génétique a donc sa place parmi les causes, mais il n’est pas suffisant à lui seul. Il doit être associé à des facteurs environnementaux et/ou émotionnels.
Les crises peuvent être accentuées au printemps et à l’automne, périodes favorables à d’importantes variations climatiques. Cela oblige l’organisme à s’adapter en permanence en consommant beaucoup d’énergie. S’il existe une prédisposition au psoriasis, cette dépense d’énergie supplémentaire peut déclencher des crises.
De plus le printemps et l’automne fragilisent les personnes sensibles aux changements en les plaçant en état de stress.
Ce qui nous amène à notre prochain point : la responsabilité du stress dans le psoriasis.
Ceci n’est pas un article sur le stress et ses répercussions sur l’organisme. Cependant pour bien comprendre le rôle du stress dans le développement de maladies tel que le psoriasis, il est nécessaire d’en appréhender les effets.
Le stress a un impact énorme sur la digestion. Tout d’abord il favorise une vasodilatation des organes essentiels à notre survie. Car le stress est fait pour cela : nous mettre en condition pour réagir à un danger imminent. La circulation va être majoritairement orientée vers les organes nécessaires à la fuite ou au combat (systèmes cardiaque, pulmonaire et muscles squelettiques). Ayant une quantité de sang limitée, s’il y a vasodilatation d’un côté, une vasoconstriction l’équilibrera ailleurs. Lors d’un stress, le système digestif est sous-alimenté en sang. Celui ci est le principal mode de transport des nutriments absorbés, le système digestif, afin d’être performant, est donc très irrigué. De la bouche à l’anus, le système digestif sera mis au ralenti. Ceci inclut la partie mécanique, les muscles lisses et sphincters ne seront plus aussi toniques : le bol alimentaire restera donc plus longtemps dans les tuyaux… Mais aussi la production des fluides : il y aura un déficit d’enzymes, d’acides, de bicarbonates, etc.
Mais quel est le rapport ? Je suis sensée vous parler du rôle du stress dans le développement du psoriasis et finalement je vous parle de ses conséquences sur le système digestif ! Pourtant je ne m’égare pas. Nous rentrons ici dans un point crucial des causes du psoriasis : le système digestif.
80% de notre système immunitaire se situe aux abords de notre tube digestif car celui-ci est une importante porte d’entrée de notre organisme. Chaque jour une grande quantité de nutriments va passer la barrière intestinale et être mise en circulation. Le système immunitaire veille au grain pour détecter et détruire d’éventuels intrus qui auraient profité de l’occasion pour se faufiler. Lorsque le système digestif est performant, des macromolécules passent la barrière digestive et le système immunitaire fait son travail : tout va bien. Mais parfois l’afflux de ces molécules va être tellement important que le système immunitaire va être surexcité en permanence.
Voyons comment on peut arriver à ces situations.
Un déficit d’enzymes nécessaires à la digestion crée une inflammation de la muqueuse intestinale qui a pour conséquence une porosité intestinale. Il peut venir d’une faiblesse constitutionnelle, de carences en minéraux et vitamines, du stress (ah le voilà!) ou d’habitudes de vie non adaptées. Tout ce que nous avalons est méthodiquement digéré grâce à une action mécanique des muscles lisses et à des réactions enzymatiques. Lorsque le bol alimentaire arrive sur les sites d’absorption, si l’étape de digestion n’a pas pu être correctement effectuée, une inflammation de la muqueuse intestinale va apparaître. Toute condition qui va enflammer ou abîmer la muqueuse aura un impact important sur notre capacité d’absorption.
Cette inflammation, si elle est chronique, va détériorer la paroi intestinale, la rendant poreuse.
À cause de cette porosité, les nutriments non digérés (notamment des protéines) vont pouvoir pénétrer la paroi intestinale. Cette abondance de protéines non digérées va exciter le système immunitaire et créer un déséquilibre. Ce déséquilibre immunitaire entretient un terrain inflammatoire ainsi que la porosité intestinale. Et la boucle est bouclée. Chez certaines personnes, le déséquilibre va jusqu’à entraîner une réponse immunitaire contre leurs propres cellules, ce que l’on appelle aujourd’hui les maladies auto-immunes.
On parle beaucoup d’intolérances alimentaires aujourd’hui.
Certains aliments créent une réaction immunitaire anormale, accompagnée d’une destruction de la paroi intestinale. Les plus courants sont le gluten et les produits laitiers. Les enzymes nécessaires à leur digestion font défaut chez un nombre important de personnes.
Concernant le lait, pour digérer le lactose et donc le transformer en galactose + glucose, nous avons besoin de la lactase (enzyme intestinale).
Durant les premières semaines de vie, l’activité de la lactase est maximale. Puis elle diminue au cours de l’enfance et de l’adolescence pour atteindre un taux résiduel d’environ 5 à 10% à l’âge adulte. A ce stade certaines personnes ne produisent plus du tout de lactase. De plus, pour que l’enzyme soit activée, il est nécessaire que des co-facteurs, tels que le magnésium, soient présents. En cas de carence, le lactose est indigeste. Il va alors fermenter et créer des troubles intestinaux (ballonnements, inflammation…).
L’intolérance au gluten est due à un déficit enzymatique qui toucherait 40% des occidentaux.
Nous consommons du blé depuis des millénaires. Cependant le blé, comme d’autres céréales que nous trouvons aujourd’hui, ont subi de nombreuses hybridations génétiques afin d’améliorer leur rendement. Ces hybridations ont entraîné des modifications de la structure protéinique des céréales. Or ce sont ces protéines qui forment, en présence d’eau, un réseau visco-élastique de structure tridimensionnelle irréversible appelé gluten. Les modifications génétiques nécessaires pour adapter nos enzymes aux nouvelles céréales vont prendre beaucoup plus de temps qu’il n’en a fallu pour modifier ces dernières. Les personnes intolérantes au gluten ne possèdent tout simplement pas les enzymes nécessaires pour le digérer.
Après une semaine d’arrêt complet du gluten, les plaques de psoriasis de mon fils ont grandement diminué. Cependant suivant l’état de la muqueuse, il est parfois nécessaire d’attendre plus longtemps pour voir les effets d’un régime excluant les aliments suspectés de provoquer des intolérances. Un soutien des émonctoires pour nettoyer l’organisme peut également être bénéfique.
« Si quelqu’un désire la santé, il faut d’abord lui demander s’il est prêt à supprimer les causes de sa maladie. Alors seulement il est possible de l’avoir. «
Hippocrate
De multiples facteurs entrent en jeu dans le développement du psoriasis. Il est nécessaire d’agir sur plusieurs niveaux pour permettre à notre organisme de fonctionner harmonieusement. Certes il n’existe pas de traitement pour « guérir » le psoriasis, cependant en adoptant une hygiène de vie qui vous correspond, votre organisme neutralisera la réponse immunitaire responsable du psoriasis.
Et vous quelle est votre expérience?
Une réponse
Très intéressant !